Henrik Olsson

Deuxième volet de Hand of Benediction, la formation que conduit le guitariste suédois Henrik Olsson. Suite au premier volet paru en 2019, le trio est aujourd’hui devenu quartet pour le meilleur d’une musique plus échevelée encore. Moins « guitaristique » aussi : l’ajout du synthé modulaire d’Egil Kalman permet de créer une pâte sonore épaisse, à l’effet chewing-gum particulièrement divertissant pour peu qu’on ait une oreille tonique.

Car le maelstrom cartoonesque et schizophrénique dans lequel s’engage le groupe n’est jamais de tout repos. Ruptures incessantes, changements de climat, déstructurations des lignes mélodiques et grands écarts permanents composent l’univers de ce guitariste (déjà entendu, dans une approche similaire, chez le fantasque Jeppe Zeeberg) qui semble ne jamais se tenir tranquille, amoureux du zigzag et de la vitesse tout comme ses partenaires.

Le batteur Rune Lohse qui, lui aussi, fait partie de la clique des loufoques suédois (Accordion World avait su nous séduire), présente une batterie souple aux côtés du bassiste solide qui évoquent l’esthétique d’un rock progressif gravé en 33 tours mais passé sur 45 tours - et inversement, toutes les deux secondes.

Dès lors, on s’amuse, on tourne en tous sens, parfois jusqu’à la nausée. Au détour d’une phrase, on s’accroche à un riff comme on s’accroche au comptoir, et voilà que c’est reparti. Metal, musique d’ascenseur, noise à tous les étages, la musique est un fourre-tout jubilatoire et enthousiaste.