Chronique

Jeppe Zeeberg

Conventional

Jeppe Zeeberg – el. org, p, synth, voc Henrik Olsson – g, voc Casper Nyvang Rask – b, voc Søren Høi – d, voc

Label / Distribution : Auto Productions

Ce nouvel album entièrement numérique présente deux aspects de la musique de Jeppe Zeeberg : les variations en solo sur l’« Arietta » de Haydn (une merveille de créativité et de sons harmonieux) et son quatuor régulier Jeppe Zeeberg and the Absolute Pinnacle of Human Achievement.

Les huit premiers morceaux sont donc une nouvelle série de compositions énergiques et colorées du quartet habituel du pianiste. Guitare, basse et batterie sonnent très rock et ont un fonctionnement très unifié : tous ensemble, à fond. Par dessus, le pianiste égrène ses mélodies en alternant les différents claviers et les sonorités surprenantes. Changements de rythmes soudains, ruptures, motifs répétitifs, cavalcades, la musique de Jeppe Zeeberg s’écoute comme on boit du champagne cul-sec, la tête en arrière et le sourire aux lèvres. Les compositions rafraîchissantes semblent parfois provenir d’un bal qu’aurait organisé Tim Burton et sont d’une musicalité débordante et la reprise de « Barbie Girl » ressemble à une poupée grillée au barbecue !

En seconde partie, tout change.
L’histoire raconte que le pianiste a trouvé une partition d’une « Arietta avec Variation » de Haydn dans une poubelle de Copenhague. Signe du destin ? Il décide alors de s’attaquer au sujet et d’inventer ses propres variations - comme il était d’usage à l’époque - en doublant le procédé compositionnel d’une recherche de timbres. Il utilise pour cela une quantité non négligeable de couleurs différentes grâce aux piano, orgue, mellotron, vibraphone, percussions, batterie et piano programmé. Le résultat est une étonnante pièce en solo, comme une « Variation Goldberg » post-punk. Au passage, en plus d’une musique improvisée très réjouissante, Jeppe Zeeberg rappelle à quel point il maîtrise piano et clavier.
C’est très sérieux, absolument pas conventionnel et on peut affirmer que ce disque a de beaux jours devant lui.