Scènes

NJP 2013 - Echos des pulsations - 10/10


Bernica Octet et ses invités - La 40è pulsation (création)

François Jeanneau était présent en 1973 pour la première édition de NJP, mais il ne sait plus trop avec qui il avait joué cette année-là (vérification faite, c’était avec Jef Gilson) ! Aucune importance : quarante ans plus tard, il revient entouré de ses lurons lorrains du Bernica Octet pour une création spéciale et des évocations de plusieurs figures historiques du festival : John Zorn, Steve Coleman, Carla Bley, Keith Tippett…

François Jeanneau © Jacky Joannès

Ces adeptes du soundpainting (dont Jeanneau délègue parfois l’exécution au tromboniste Jean Lucas ou au pianiste Pierre Boespflug) accueillent en leur sein le violoniste Régis Huby et la chanteuse Jessica Constable. La puissance débridée de l’ensemble ainsi créé est souvent desservie par un son un peu brouillon, qui rend inaudibles certains instruments (comme le violon, justement, quel dommage…).

Mais le collectif est d’abord un organisme vivant, imprévisible et sans cesse en mouvement, et on aime sa part d’incertitude. À tout instant la surprise peut surgir. Mention spéciale au batteur Christian Mariotto, impeccable de bout en bout et premier pourvoyeur de cette pulsation tant convoitée.

Moutin Factory 5tet

La musique des frères Moutin est à vivre sur scène et nulle part ailleurs. On est ébahi par la complicité gémellaire de leur dialogue et sa mystérieuse alchimie qui reste une énigme pour le commun des mortels. Ils sont un, et se comprennent sans même se voir ! Et selon leur habitude, ils n’auront pas été économes de leur transpiration pour célébrer les Lucky People, du nom de leur récent album.

Louis le batteur et François le contrebassiste ont embauché à cette occasion de nouvelles recrues dans leur usine à groove : Thomas Enhco, discret, presque timide, dont on se rappellera néanmoins une lumineuse échappée néo-romantique au piano ; Manu Codjia, maître d’une guitare électrique aux sonorités space rock ; enfin, Christophe Monniot, artificier électron libre. Son saxophone sopranino aux accents « colemano-zorniens » est à lui seul une attraction ; il provoque le déséquilibre nécessaire au cœur d’une machine huilée par un amour du jazz célébré depuis leur enfance par ses deux créateurs. Monniot, à coup sûr le grand bonhomme de la soirée !

Louis Moutin © Jacky Joannès

A suivre…