Articulé autour des travaux d’Alexandre Herer (piano), Olivier Laisney (trompette) et Julien Pontvianne (saxophone), le collectif OnzeHeuresOnze, situé en Ile-de-France, se dote aujourd’hui d’une formation élargie : le OnzeHeuresOnze Orchestra. Paru sur le label du même nom qui compte une grosse quinzaine de références alliant des esthétiques variées (de la musique contemporaine au rock) à un ancrage dans le jazz et l’improvisation, ce Volume 1 réunit un groupe de musiciens rompus à la pratique orchestrale.
Autour de compositions originales rendant hommage à des personnalités musicales du XXe siècle (Steve Reich, Giacinto Scelsi, György Ligeti mais aussi Alvin Lucier, Colon Nacarrow ou Maurice Ohana), le disque propose une unité d’ensemble et un même intérêt pour le son dans sa matérialité physique. Par un traitement de la pulsation implicite et/ou complexe, des rythmiques en décalage et un soin porté à des climats torpides et élégants, il en résulte une forme de sophistication qui conserve son homogénéité en dépit de la diversité des signataires.
Outre les trois membres fondateurs du collectif, quelques invités viennent, en effet, prêter leur plume. Alban Darche, muni d’un tendre baryton, s’autoportraitise et agrémente son titre de quelques espagnolades camouflées tirées d’Albeniz tandis que le titre de Stéphane Payen, particulièrement efficace, déroule le tapis rouge pour le saxophoniste Denis Guivarc’h. Magic Malik et Franck Vaillant, quant à eux, proposent des pièces plus chantantes en se contentant d’être eux-mêmes, ce qui est déjà beaucoup.
Ces compositeurs/arrangeurs s’inscrivent dans une dynamique hexagonale dans laquelle une écriture affirmée et féconde propose de nouveaux horizons. Il serait désinvolte de ne pas y porter notre attention.